Je danserai si je veux

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 Trois jeunes femmes palestiniennes ont choisi de vivre à Tel Aviv. Je danserai si je veux, le premier film de Maysaloun Hamoud, raconte leur quête absolue de liberté. Décoiffant.

Avis de vent frais à Tel Aviv

Laila et Salma partagent un appartement et les folles nuits de Tel Aviv. Elles boivent, fument, snifent avec  la gourmandise de leur liberté revendiquée.

Je danserai si je veux - Cine-Woman
Sana Jammalieh (Salma) et Mouna Hawa (Laila) dans les nuits folles de Tel Aviv

Nour, une étudiante en informatique, les rejoint comme colocataire. Sérieuse et voilée, Nour commence à remettre un peu en cause ses principes à leur contact.

Briser les chaînes

Pour aucune d’elle, la liberté de choisir sa vie ne va de soi. L’avocate Laila est la plus revendicatrice du mode de vie qu’elle mène. Salma, elle, rentre encore voir ses parents quand ils organisent des repas pour la marier. Nour est fiancée à un homme religieux qui la presse de l’épouser au plus vite et qui se méfie de l’influence néfaste de ses deux colocs.
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Sana Jammalieh (Salma), Shaden Kanboura (Nour) et Mouna Hawa (Laila)
Plusieurs événements vont pousser Salma, Nour et Laila à choisir plus clairement ce qu’elles vont faire de leur vie. Opter pour l’émancipation, la liberté ou le respect des traditions?

Je danserai si je veux, le quotidien d’une génération

Pour son premier film, la jeune palestinienne Maysaloun Hamoud a voulu raconter sa vie et celle de sa génération. Éduquées, occidentalisées mais pas seulement, les trois jeunes femmes qu’elle dépeint jonglent avec leur désir, leur soif de liberté et les contraintes de leur culture de et de leur éducation.
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Shaden Kanboura (Nour), la plus sage
Avec une belle énergie et une BO d’enfer, elle raconte donc leur quotidien, leur rapport aux hommes et à l’indépendance. Dommage qu’elle n’aille pas plus loin. Le film se contente trop d’être une photographie de leur jeunesse, de leur présent sans jamais esquisser ce qui pourrait être leurs projets ou même leurs rêves. Comme si cette liberté récemment acquise suffisait à les combler. C’est sans doute le cas pour l’instant mais il est impossible qu’au moins une des trois ne s’interroge pas plus sur ce que sera sa vie dans 5, dans 10, 15 ans.

Je danserai si je veux, un film d’un nouveau féminisme

Certes, la conquête de leur liberté fait plaisir à voir mais elle interroge moins que celles plus contrôlées des filles de Mustang ou de l’héroïne d’A peine j’ouvre mes yeux de Leyla Bouzid. Même si leur revendication, leur féminisme assumé sont vitaux.
 
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Sana Jammalieh (Salma), Shaden Kanboura (Nour) et Mouna Hawa (Laila)
Les actrices, qui tiennent toutes ici leur premier rôle au cinéma, sont excellentes. Mention spéciale à Laila, dont le charisme devrait aider à trouver d’autres projets de cinéma. L’enthousiasme et l’intelligence charmante de la réalisatrice Maysaloun Hamoud font vraiment plaisir à voir – elle est venue présenter son film au public français  le 11 avril 2017-. Mais on voudrait toutes les recroiser dans 10 ans, pour savoir ce qu’elles sont finalement devenues.
Sinon, à quelques longueurs près, ce film se déguste un souffle d’air frais.

De Maysaloun Hamoud, avec Sana Jammalieh, Shaden Kanboura, Mouna Hawa…

2016 – Palestine/ Israël/ France – 1h42
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